2025 bis repetita? A Evenepoel le chrono et le Tour à Pogi ? C’est la question que l’on peut déjà se poser au soir de la 5e étape de cette 112e édition du Tour de France.
Le Belge reste le Maître du temps, un jour au moins, chrono oblige, mais Pogacâr revêt-il déjà le jaune pour ne plus le lâcher ? Le Tour est-il déjà joué ? Ce n’est pas dit car il reste encore un long chemin à parcourir jusqu’à Paris, même si les écarts creusés par le Slovène ne sont pas anodins.
Mais Remco peut se mordre les doigts. Si le Wolfpack ne s’était pas délité dans son ensemble le premier jour, notre compatriote toucherait presque le maillot jaune du bout des doigts et serait dans les temps de passage du protégé de Gianetti. Outre les 39 secondes perdues lors du premier opus, Pogi a amassé des secondes principalement grâce aux bonifs (pourquoi ne pas en mettre lors des chronos se demande-t-on à la rédaction ?). Sans cela, les deux premiers du général ne seraient pas séparés de 42 secondes. Un gouffre au bout de cinq jours de compétition.
Les étapes qui s’annoncent pourraient même accentuer l’écart entre les deux protagonistes. Un peu à l’image de l’an dernier où Evenepoel a longtemps été le Dauphin du tyran slovène. On peut tout de même se réjouir de la performance du jour, qui outre la victoire d’étape, offre à Remco un confortable matelas sur le troisième laron de la bande : Vingegaard.
Le Danois a déçu de nombreux observateurs. Particulièrement si l’on réalise une analogie entre le CLM du Dauphiné et celui du Tour.
De mon côté, j’ai un avis plus nuancé. Certes le bilan chiffré est là et est incontestable : il navigue à plus d’une minute du Roi Soleil, mais quelque chose à changer chez Vingo. Et Remco devra en tenir compte davantage. On sent dans la façon de courir du Danois, moins de calculs (il a déjà placé plusieurs démarrages en début de Tour), plus d’audace. Et surtout, il a réussi à suivre Pogi dans un effort violent tout en explosivité (même s’il avait légèrement craqué dans un premier temps). Jonas ne m’a jamais paru aussi affûté, ni même aussi explosif (peut-être au détriment de ses qualités de rouleurs ?). Coureur endurant et aimant l’altitude, il va falloir le garder à l’œil dans la montagne, son terrain de prédilection.
Bref, le Tour n’a pas fini de nous livrer tous ses secrets. Remco reste dans la danse et le suspens est encore bien présent même si certains cadors on déjà prit cher (Redbull Bora pour ne citer qu’eux).

Photo d’illustration : @ Andre Schoobroodt
