JASPERRRRRRR PHILIPSENNNNN ! LE ROI SPRINTER DE LA VUELTA !
Sous un soleil de plomb castillan et sur un fil d’arrivée en pente douce qui a brûlé les jambes et les esprits, le Faucon de Ham (Alpecin-Deceuninck) a rendu justice à l’attente interminable des sprinteurs. Jasper Philipsen a remporté la 19e étape de la Vuelta 2025 à Guijuelo, signant un hat-trick magistral sur cette édition et offrant à son équipe sa 213e victoire, la 33e en Grand Tour.
Dans une dernière ligne droite de trois kilomètres au profil technique et légèrement ascendant, le Belge a livré une démonstration de puissance pure, de timing et de confiance absolue en ses équipiers. Il devance une fois encore Mads Pedersen (Lidl-Trek), condamné à une 40e place de dauphin cette saison, et Orluis Aular (Movistar Team), consolidant son statut de maître incontesté des sprints sur cette édition. On notera la quatrième place de Jenthe Biermans (Arkéa) et la sixième place de Arne Marit (Intermarché-Wanty).
⚠️ Jonas Vingegaard, en subtil tacticien, profite des bonifications pour porter son avance à 44″ sur João Almeida.

UN CHEF-D’ŒUVRE DE TIMING COLLECTIF : LA PATIENCE RÉCOMPENSÉE
« Nous savions comment cela se présentait. C’était une dernière ligne droite très difficile, surtout après onze jours sans avoir produit un effort aussi intense », confiera Philipsen au micro de l’organisation. « L’équipe a fait un excellent travail, dans le bon timing, dans le dernier kilomètre. »
L’équipe Alpecin-Deceuninck a livré un chef-d’œuvre de timing et de placement. Alors que le peloton se déchaînait dans les trois derniers kilomètres légèrement vallonnés, les hommes du Belge semblaient un instant trop loin. Mais dans un ultime effort, Jonas Rickaert et Edward Planckaert ont propulsé leur leader au moment parfait.
« Nous savions comment cela se présentait. L’équipe a fait un excellent travail, dans le bon timing, dans le dernier kilomètre. Après, il fallait aller à fond jusqu’à la ligne », a analysé le triple vainqueur. « C’est un travail d’équipe. Pendant toute la Vuelta, elle a été forte. »
Sa gestion fut exemplaire : patient pendant 11 jours dans les cols, il a su conserver l’étincelle pour s’imposer à trois reprises, ajoutant ce succès à ceux obtenus lors des 1re et 8e étapes.
La démonstration d’Alpecin-Deceuninck fut un modèle du genre. Tandis que les trains de Lotto, d’INEOS et de Lidl-Trek s’usaient prématurément en tête d’un peloton rassemblé après 150 km de transit, les hommes en bleu et cyan ont fait preuve d’une patience extraordinaire.

LA CONSÉCRATION D’UN SPÉCIALISTE

Cette troisième victoire sur cette Vuelta, après celles acquises lors des 1re et 8e étapes, consacre Philipsen comme le sprinter le plus dominateur de cette édition. Il devient le 4e plus jeune vainqueur d’étape de ce Tour d’Espagne et entre un peu plus dans l’histoire.
Avec 16 victoires d’étape en Grand Tour (10 sur le Tour de France et 6 sur la Vuelta a España), Jasper Philipsen confirme son statut de phénomène de la pointe de vitesse. S’il domine clairement les sprints sur le Tour et la Vuelta, la victoire sur le Giro d’Italia est le dernier graal à conquérir pour lui. S’il parvient à remporter une étape sur le Giro dans les années à venir, il deviendra alors l’un des seuls coureurs de la décennie à compter au moins une victoire d’étape sur les trois Grands Tours. Pour l’instant, cette achievement reste à accomplir.
L’OMBRE D’UN DUEL
Si la journée semblait dédiée aux sprinteurs, le maillot rouge Jonas Vingegaard (Team Visma | Lease a Bike) en a subtilement profité pour distiller son poison. Attaquant par surprise le sprint intermédiaire à Salamanque, il a raflé 4 secondes de bonification, portant son avance à 44″ sur João Almeida (UAE Team Emirates).
L’HORIZON DE MADRID
Avec désormais 57 victoires en carrière et un 6e succès cette saison, Jasper Philipsen aborde l’ultime étape madrilène avec l’ambition d’un quadruplé historique.
« Nous voulons rester sur cette dynamique de victoires. Les gars sont très expérimentés et sont les meilleurs dans leur domaine, donc nous essaierons de répéter cette performance. »
Le duel pour le maillot rouge, lui, se jouera dès aujourd’hui sur les pentes infernales de la Bola del Mundo. Jonas Vingegaard a asséné un coup psychologique : la réponse de Joao Almeida est attendue.
CLASSEMENT DE L’ÉTAPE
