« FIERTE ». Un mot, en majuscules, qui résume à lui seul le regard qu’Eliott Richard, coureur cadet 1 de la Team Houdart, porte sur 2025. À peine remis d’une fin de saison sur route intensive – près de 40 courses au compteur – et déjà lancé dans l’hiver du cyclo-cross, ce jeune espoir wallon a accepté de nous ouvrir son livre de bord. Rencontre avec un passionné, lucide et ambitieux, pour qui le cyclisme est une affaire de famille, de cœur et de dépassement.

Eliott ! Tout d’abord, un grand bravo pour cette saison riche et intense. Une telle densité de courses, c’est un vrai marathon pour un cadet. Comment as-tu réussi à maintenir le cap et la forme ?
E.R. : C’est vrai que la saison a été très dense ! Pour tenir le rythme, j’ai dû être rigoureux sur tout : l’entraînement, le repos, l’alimentation, les sorties … Mon coach Rudy m’a aidé à bien planifier les périodes de forme. J’ai également beaucoup de chance d’avoir eu un stage en Italie, qui était nos vacances avec mes parents mais surtout les miennes ! J’aime tellement courir, que je me donne à fond à chaque fois, que ce soit en Flandre ou en Wallonie. La passion, ça fait la différence !
Justement, cette passion, comment est-elle née ? Qui a allumé cette étincelle ?
E.R. : Ma passion pour le cyclisme est née grâce à mon papy. C’est lui qui m’a transmis le virus de la petite reine. Depuis tout petit, je le voyais rouler, parler vélo, vivre vélo … et j’ai tout de suite accroché. Aujourd’hui, je ne peux plus m’en passer !
Tu évolues au sein des abeilles de la Team Houdart, réputée pour son encadrement. Comment décrirais-tu cet écosystème qui te fait grandir ?
E.R. : L’ambiance au sein de la Team Houdart CCe et du Cyclo Centre Estinnes est super familiale. On est tous soudés, on s’encourage, on progresse ensemble. L’entraînement du mercredi est incroyable ! Mon coach Rudy me connaît par cœur. Il sait exactement ce dont j’ai besoin. C’est un vrai plus au quotidien, autant pour la performance que pour le plaisir de rouler.
Parlons-en de ton coach, Rudy. Quel est le conseil le plus précieux qu’il t’ait donné ?
E.R. : Rudy m’a appris que le mental est aussi important que les jambes. Il m’a toujours dit de rester concentré sur mes objectifs, de ne jamais rien lâcher, même dans les moments les plus durs. Techniquement, il m’a beaucoup aidé à mieux gérer mes efforts en course ainsi que ma maîtrise du vélo grâce aux entraînements VTT et CX l’hiver. Sur la saison, il m’a appris à écouter mon corps, à ne pas brûler les étapes. Grâce à lui, j’avance plus sereinement.
Parmi ces 40 courses, y a-t-il eu un moment qui t’a particulièrement marqué, un déclic ?
E.R. : Le moment le plus fort de ma saison, c’est d’avoir eu des sélections dont celle du Team Wallonie. J’étais super fier de représenter ma région. En début de saison, je doutais beaucoup en arrivant chez les cadets 1. Je pensais ne pas être à la hauteur … finalement, ça s’est plutôt bien passé. Cette sélection était une vraie récompense. C’était une super expérience et cela m’a permis de rouler dans un esprit d’équipe très motivant. Ludovic Draux, le sélectionneur, m’a beaucoup appris, surtout sur la gestion de courses et l’importance du collectif (aussi mettre un dossard, Mdr). J’ai vraiment gagné en maturité grâce à cette aventure.
Qu’est-ce que tu aimes particulièrement dans cette discipline et qu’est-ce que cette saison sur route t’a appris sur toi-même ?
E.R. : Ce que j’aime dans le cyclisme, c’est tout : l’effort, la stratégie, le dépassement de soi mais aussi le fair-play. Cette saison m’a appris que j’étais plus fort mentalement que je ne le pensais. J’ai compris que même dans les moments de doute ou de fatigue, si je reste concentré et motivé, je peux aller loin.

Et maintenant, tu enchaînes avec le cyclo-cross. Comment vis-tu cette transition entre l’asphalte et la terre ?
E.R. : La transition entre route et cyclo-cross se fait naturellement pour moi, même si enchaîner les deux demande une bonne récupération. Le cyclo-cross et le VTT m’apportent beaucoup : ça travaille la technique, la puissance, le cardio, la réactivité … et ça me rend plus à l’aise sur la route. Inversement, la route m’aide à gérer l’effort sur la durée. Les deux disciplines se complètent parfaitement et j’adore passer de l’une à l’autre.
Le cyclo-cross, ce n’est pas ma première discipline mais c’est top pour garder la
forme, travailler le cardio et surtout s’amuser ! Cet hiver, je veux avant tout prendre du plaisir sur le vélo, progresser techniquement et rester en condition pour la route. Je vais aussi faire de la natation. Pas de gros objectifs, mais quelques belles épreuves me motivent quand même à me dépasser.
(N.D.L.R. : sur la première manche du Challenge Namurois CX à Boignée le 11 octobre, Eliott finira premier Cadet. Lors de la 31e Laurent Meunier VTT à Estinnes le 19, il terminera sur la deuxième marche du podium. Enfin à l’occasion de la troisième manche du Challenge Namurois CX à Chimay le 26, il finira une nouvelle fois premier : IMPRESSIONANT ! )
En regardant vers l’avenir, as-tu des modèles, des coureurs pros qui t’inspirent ?
E.R. : Oui, regarder les parcours des pros m’inspire énormément pour la suite. Remco Evenepoel et Wout Van Aert sont des modèles pour moi, tant par leur polyvalence que leur mental d’acier. J’espère un jour pouvoir me mesurer à eux et continuer à progresser pour atteindre ce niveau.
J’ai envie de continuer à progresser sur la route, j’adore cette discipline. Mon objectif
principal, c’est de me donner à fond, prendre du plaisir et apprendre encore et encore ! Le rêve c’est de pouvoir un jour évoluer au plus haut niveau en route et pourquoi pas être repéré par une grosse équipe ! Mdr !

Et si tu devais résumer ta saison de cadet 1 en un seul mot ou une seule émotion, ce serait quoi ?
E.R. : FIERTE – Parce que j’ai beaucoup appris. Je me suis dépassé et j’ai vécu des
moments forts dont je me souviendrais longtemps
Un dernier mot pour les lecteurs de VeloNews qui vont découvrir ton parcours ?
E.R. : Je tiens à remercier profondément mes parents, mon papy et ma mamy pour leur investissement total ! Leur soutien financier, le temps qu’ils me consacre et leur présence constante, même dans les moments les plus difficile sont essentiels. Sans leur amour inconditionnel, leurs sacrifices et leur foi en moi, rien de tout cela ne serait possible ! C’est grâce à eux que je peux avancer aujourd’hui avec ma passion et détermination. Merci à Elysa, « mon grand moi » qui est la 1ère à qui j’écris quand ma course est finie ! Merci à tous ceux qui croient en moi … Ce n’est que le début ! Merci à vous pour vos questions au top, j’espère ne pas avoir été trop long… Mais la passion est tellement forte !
A bientôt, Eliott Richard … retenez ce nom ! Ha ha ha ha
À seulement 15 ans, Eliott Richard incarne déjà les valeurs de la nouvelle génération : passion dévorante, respect des anciens et une maturité qui force le respect. Loin des clichés du jeune prodige pressé, il construit son parcours pierre par pierre, entouré d’une équipe bienveillante et fort d’un mental déjà affûté. Son nom ? Nous promettons de nous en souvenir. Car si la saison 2025 était celle de la découverte et de la fierté, tout laisse à penser que celles à venir seront celles de la confirmation. Face à une telle maturité, qui allie l’humilité de l’apprenti à la détermination du champion, une chose est sûre : le cyclisme belge a un nouvel aspirant aussi lucide qu’il est talentueux.

