Au bout de trois semaines mouvementées, le Tour d’Espagne version 2025 a connu son épilogue dans les rues de Madrid, sans avoir pu franchir la dernière ligne d’arrivée prévue, en raison de nouvelles perturbations engendrées par des manifestants propalestiniens, comme à Bilbao.
L’objet de cet édito n’a pas pour but de polémiquer sur la tenue de ces mouvements, mais de pointer ce qui me semble essentiel pour tous : la sécurité !
Toute personne peut avoir des opinions, les faire entendre. Qui plus est quand il s’agit d’un drame comme celui qui se déroule au Proche Orient. Je n’y suis certainement pas insensible à titre personnel. Mais en tant que journaliste, je me dois de prendre un peu de hauteur et ouvrir le champ et les pistes de réflexions. Les manifestants n’avaient-ils pas moyen de faire valoir leur droit de manifestation d’une autre manière?
Durant les trois semaines qui viennent de s’écouler, nous sommes in fine tous perdants ! À commencer par les coureurs qui n’ont pu exercer leur métier dans la quiétude que requière la pratique cycliste, les courses modernes étant déjà assez tendues comme ça. Cette Vuelta l’a davantage été puisque les coureurs ont craint pour leur intégrité physique. Peu de chutes sont à mentionner, mais il n’y aurait pas dû en avoir en raison de manifestations.
Les coureurs et les équipes n’ont rien avoir avec les tragiques événements qui se déroulent de l’autre côté de la Mer Méditerranée. Les organisateurs non plus par ailleurs. Pourtant, ils ont dû se démener pour faire arriver le peloton à bon port au cœur de la capitale espagnole. Les spectateurs, eux, se sont peut-être senti floué quant au spectacle proposé. Enfin, et non des moindres, les protestataires n’ont malheureusement pour eux pas fait avancer leur cause. Au contraire, j’ai le sentiment que leurs actions les a fait perdre en sympathie et crédibilité.
N’aurait-il pas mieux valu laisser la course se dérouler et manifester non loin de la zone d’arriver sans mettre personne en danger ? Je ne pose que la question sans en connaitre la réponse. Le sport cycliste a ce qu’aucun autre ne peut offrir : la proximité et la gratuité. Il a également le mérite d’offrir du répit ou de constituer un échappatoire aux citoyens du monde qui entendent énormément parler de problématiques angoissants telles que les guerres. Le cyclisme, et les Grands Tours en particulier, sont une fête qu’il faut pouvoir continuer de célébrer. Dans son ensemble, les images que les téléspectateurs du monde entier ont visionnées ne sont guère réjouissante pour l’avenir.
En effet, cette situation crée dorénavant un précédent qui montre que les courses professionnelles peuvent maintenant être le théâtre d’autre chose qu’une compétition cycliste. Il est toujours difficile de dissocier sport et politique, mais la sécurité de qui que ce soit ne se négocie pas !