La question peut paraître provocatrice, mais ces derniers jours, plusieurs sorties dans la presse m’ont amené à m’interroger.
La première d’entre elles est celle de Maxime Monfort sur le plateau de l’émission ‘Dans le peloton’ sur RTL SPORTS. En tant que consultant, il s’est livré sans concession sur la supériorité de l’équipe UAE, qui domine de la tête et des épaules cette saison cycliste. Il faut dire qu’en cette fin d’exercice, nous assistons, à répétition, aux exploits d’Isaac Del Toro et aux longs raids solitaires de Tadej Pogacar, notamment. Bref, il y a de quoi s’agacer. « On voit que chez UAE, je ne sais pas si on peut appeler ça de l’arrogance, mais il y a un excès de confiance qui est là depuis quelque temps », a-t-il déclaré avant de poursuivre : « Ça énerve les suiveurs, les spectateurs, mais aussi les coureurs du peloton, ça se ressent très fort en interne ».
Ayant rencontré à plusieurs reprises l’actuel directeur sportif de Lidl-Trek, qui n’est certainement pas à classer parmi les « petites équipes » (entendez : petit budget), je peux affirmer qu’il n’est pas du genre à se cacher et dit ouvertement ce qu’il pense ! Et l’Ardennais de prendre en exemple le cas Remco Evenepoel : « Quand je vois la frustration que nous, on a alors qu’on n’est pas protagonistes pour battre Pogacar, je me dis que Remco, sa frustration à lui doit être tellement énorme. C’est aussi un coureur phénoménal, et pourtant, il ne peut rien faire… »
De mon côté, j’avais déjà trouvé Pogacar arrogant dans ses déclarations et dans son comportement lors du Dauphiné, étant à la limite du manque de respect pour ses adversaires, la presse, et surtout le public. Nous verrons bien l’an prochain si l’équipe émiratie a changé son fusil d’épaule… ou non.
Durant la même émission, Stéphane Thirion, journaliste et spécialiste de la chose cycliste, a également eu des propos fort inquiétants quant à l’avenir du vélo au Plat Pays. Il évoque bien entendu la fusion possible entre Intermarché et Lotto, même si rien n’a encore été officiellement annoncé. « Nous ne savons pas, sur le plan juridique, s’il s’agit d’une fusion ou d’une absorption, mais quoi qu’il advienne, c’est une mauvaise nouvelle », analyse Stéphane Thirion.
« Si deux entités belges doivent fusionner, ça veut dire qu’on a moins de moyens et, inéluctablement, on en aura de moins en moins. Comme en football, on est un peu victime de notre talent puisque la Belgique est n°1 mondiale depuis 6 ans, mais n’a pas les moyens financiers pour pouvoir subvenir aux besoins des athlètes de très haut niveau. C’est pour cette raison-là que des garçons comme Uijtdebroeks, Evenepoel, Van Aert roulent à l’étranger », conclut le journaliste du Soir.
