Nous avions découvert Louis lors du Grand Prix Phalempin où il avait décroché une convaincante troisième place en réglant ce qui restait du peloton dans la fameuse dernière côte du Mont de l’Enclus. Brillant vainqueur du GP Ferdinand Bracke dimanche dernier, l’occasion était belle de réaliser une interview avec un garçon plus que prometteur !
Louis, lors de ta première année chez les juniors, tu avais accroché 2 podiums à ton palmarès, mais cette année tu as enfin pu accrocher ta première victoire, et sur une manche de la coupe de Belgique qui plus est ! Surpris par ta performance ?
L.M. : Non je ne suis pas étonné du tout. J’ai vraiment senti que je passais un palier cet hiver, notamment au niveau de la puissance. Je me suis bien entraîné et j’en récolte les fruits, surtout au niveau des watts.
Si on te compare physiquement à l’année passée, tu as aussi gagné en masse corporelle. Etait-ce voulu ?
L.M. : Oui car j’étais effectivement trop mince. Grâce à cette prise de poids, j’ai nettement plus de force maintenant. J’ai pris également l’initiative de travailler avec un diététicien qui m’a concocté un programme sur mesure pour m’aider dans ma progression.

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Si on devait présenter ton style en tant que coureur à nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore, comme te définirais-tu ?
L.M. : Puncheur ! Si je dois faire la différence pour m’imposer il faut qu’il y ait une côte, même si j’aime aussi les montées plus longues. Par rapport à mon ratio poids-taille, c’est dans ce domaine que j’excelle.
On dit souvent qu’entre une 1ère année chez les juniors et la deuxième, il peut y avoir des écarts importants au niveau de la performance. Où selon toi t’es-tu amélioré ?
L.M. : Comme je l’ai dit auparavant, il y a ce gain au niveau puissance, mais aussi en terme de placement. Aujourd’hui je constate une amélioration pour correctement lire la course et me placer aux moments clefs.
De l’extérieur on remarque un esprit d’équipe qui fait souvent défaut chez les juniors où on a l’impression parfois que chacun court pour sa pomme…
L.M. : L’ambiance est excellente ! Nous sommes tous des amis et les relations entre nous sont fortes donc on s’aide naturellement en course. La collaboration avec le staff est très saine aussi. On fait tout pour qu’on ne ressente pas la pression, on lâche des blagues parfois avant la course. C’est une ambiance conviviale.

On comprend donc pourquoi le CC Chevigny est une des meilleures équipes de jeunes de Belgique…
L.M. : La formation dispensée est très bonne et commence dès les minimes ! L’équipe, de par sa renommée, attire aussi de beaux transferts et il faut remercier aussi des coureurs comme Edouard qui nous font connaître à l’international.
A ce propos, on n’a pas non plus l’impression que vous êtes dans l’ombre d’Edouard Claisse, qui est un peu le surdoué de l’équipe ?
L.M. : Non, parce qu’à cause de son calendrier international, les autres coureurs reçoivent aussi leur chance sur d’autres courses. Pendant qu’il était à Roubaix par exemple, je pouvais m’aligner au GP Ferdinand Bracke où j’ai pu m’imposer et je pourrai m’aligner sur Liège-Bastogne-Liège U19, un des gros objectifs de la saison. De toute manière, Edouard c’est toujours mieux de l’avoir dans son équipe que… contre soi !
J’allais y venir, LBL U19 est donc dans ton programme, quelles sont les autres courses à ton agenda ?
L.M. : Je pars avec la Team Wallonie la semaine prochaine en Italie pour y disputer 3 courses UCI ! (Coppa Montes ; Trofeo Emozione ; Giro di Primaver). Ensuite, comme j’ai gagné la première manche de la coupe de Belgique, je vais certainement être aligné sur la deuxième.

Pour revenir un peu aux origines de Louis Marx en tant que coureur cycliste, parle-nous un peu de comment est née cette passion pour le vélo ?
L.M. : J’ai toujours aimé regarder les courses à la télévision, tout comme mon père, mon grand-père. Mais l’idée de faire des courses est venue à cause du Covid, durant le confinement ! A l’époque, je jouais au football dans les équipes de jeunes du Standard de Liège, mais j’ai décidé de tout arrêter pour me lancer dans le vélo (Ndlr : avec succès visiblement).
Et qui était ton idole de jeunesse ?
L.M. : C’était Greg Van Avermaet ! C’est mon premier souvenir cycliste, lorsqu’il gagne une étape du Tour de France au Lioran en 2016 ! Actuellement j’apprécie beaucoup Wout van Aert, pour sa résilience. C’est un exemple. J’apprécie également un coureur comme Laurens de Plus dans lequel je peux m’identifier plus facilement parce qu’on a un peu le même style lui et moi.
Je suppose que tu rêves de passer professionnel ?
L.M. : Oui évidemment. Comme tous les coureurs de mon âge qui ont un peu de niveau, on y pense nécessairement. Mais il y a encore beaucoup d’étapes avant d’y arriver ! Et comme on dit que les années chez les juniors sont les plus belles, je profite de l’instant présent ! J’ai vu trop de coureurs dans notre catégorie se mettre la pression sans vraiment profiter. En outre, je pars du principe que si mes résultats continuent à être bons, le reste suivra naturellement…
Tes derniers mos pour clore cette interview ?
L.M. : Je remercie les lecteurs de Velonews et les invite à suivre mes résultats dans le futur. J’espère faire de bonnes choses dans les semaines qui arrivent.

Photo d’illustration : Eliot Siegers / elitophotos – Disponible sur https://elitophotos.com