La nostalgie des batailles épiques de l’hiver dernier dans les labourées entre Wout, Mathieu et Tom a fait naître beaucoup d’attentes chez de nombreux passionnés. Sans doute trop (!), comme l’a confirmé Anthony Collas, présentateur d’Eurosport dans le podcast « Ça déraille ».
Après 2 cross seulement, l’euphorie légitime, toute faite d’espoir et d’enthousiasme, semble déjà retombée comme un soufflé.
Soyons réalistes, les déclarations tant de Van Aert que de Pidcock juste avant leur entrée en lice étaient limpides et sans ambiguïté : le cross leur servira avant-tout de préparation pour la saison sur route tout en empochant ça et là des cachets somme toute importants pour chacune de leur apparition : on parle de sommes allant de quinze à vingt mille euros pour chacune de leur apparition au départ d’une course.
Sans réelle concurrence, on risque d’assister cette saison à un « Big One » peu passionnant pour les spectateurs neutres. Interviewé après la course, Wout van Aert lui-même ne nous contredira pas :
‘Pourquoi ai-je choisi cette tactique ? Parce que je n’ai pas la forme en ce moment pour courir tout un cross à plein régime. J’ai seulement pu accélérer dans les deux derniers tours face à Iserbyt. Aujourd’hui, je me sentais beaucoup mieux qu’hier et je suis finalement content de la façon dont cela s’est terminé ‘.
Concernant le niveau d’écart actuel avec son éternel rival, sa réponse est finalement fort logique : ‘ Mathieu et moi avons des programmes différents ‘.
Autrement-dit Wout van Aert ose sortir de sa zone de confort en choisissant de mieux cibler ses objectifs, quitte à bâcler quelque peu sa saison de cross. Si certains observateurs lui ont longtemps reproché un manque d’audace, Wout semble en tout cas décidé de chambouler sa programmation cette année et advienne que pourra ! Et si enfin c’était la bonne formule ? On lui souhaite bien volontiers ! Réponse ce printemps après Paris-Roubaix !
Photo : @UCIcyclocrossWC