C’était l’interrogation du jour : Cian Uijtdebroeks serait-il présenté avec le reste de l’équipe Visma en ce jeudi alors que l’UCI n’a toujours pas officialisé le transfert ? La réponse est un oui, et pas un petit !
Pas un mot n’a été évidemment été dit sur toute cette affaire lors de cette traditionnelle présentation, mais ce n’est pas pour autant que le coureur de Hannut a été avare en paroles, voire même espiègle par moment :
« C’est très agréable d’être ici, tout comme l’ambiance était très bonne lors du stage la semaine dernière.Cette équipe travaille de manière très structurée. Tout le monde se donne les moyens de réussir, fait le maximum et surtout fait avec le sourire ! C’est ce que je recherchais« , a-t-il déclaré avec un petit sourire en coin (une petite pique bien sentie à l’égard de son ex-employeur ?).
Au micro de Sporza, il s’est d’ailleurs confié sur son transfert, sans vraiment entrer dans les détails :
« Tout ne s’est pas vraiment déroulé comme prévu ces derniers mois. Je ne me sentais pas bien dans l’équipe, c’est pourquoi j’ai décidé de résilier mon contrat. J’ai dû partir pour mon bonheur, oui en quelque sorte…Beaucoup de choses ont été écrites à ce sujet, mais moi j’étais surtout content d’être en stage la semaine dernière. Là tu es dans une bulle, tu es un peu blindé et tu ne lis pas tout ce qu’on raconte sur toi. Je suis définitivement content d’être là. »
Le grimpeur de 20 ans avait-il vraiment tellement envie de partir ? :
« Mon Dieu oui, je ne me sentais vraiment plus à l’aise dans cette équipe. C’est pour cela que le contrat avec Bora a été rompu le 1er décembre. Je voulais sortir de cette ornière. »
A l’évocation d’un groupe WhatsApp où des coéquipiers auraient sciemment comploté contre lui sur la Vuelta, Cian n’a visiblement pas voulu en dire plus :
« Je n’entrerai pas dans les détails. Nous avons avancé plusieurs arguments/faits qui sont autant de raisons expliquant la rupture de contrat. Ces arguments sont clairs pour quiconque a besoin d’en être informé. Ai-je été victime d’intimidations ? Je ne donnerai aucun détail sur ce qui s’est passé. »
UN CONTRAT JUSQU’EN 2027
« L’objectif est de développer au maximum mes capacités sur les Grands Tours. Et je pense sincèrement que c’est le meilleur endroit pour le faire avec en outre des gens très motivés et compétents« .
SON PREMIER OBJECTIF ? LE GIRO !
« J’ai vraiment hâte de courir cette épreuve. Mon objectif en Italie ? Nous voulons gagner des étapes avec l’équipe et me concernant je vise un bon classement général. Il n’y aura pas beaucoup de pression sur moi. J’aurai plus ou moins un rôle libre.«
Son Directeur Sportif, Merijn Zeeman, semble tout aussi motivé que lui : « Cian est encore très jeune. Il peut acquérir de l’expérience en Italie. Nous allons l’aider et nous verrons jusqu’où il peut aller. Dans nos esprits, Il est notre « homme » pour les années à venir.«
UN PARCOURS PLUS A SA CONVENANCE QUE LA VUELTA ?
« Il y a beaucoup de longues ascensions au Giro, c’est pour moi une différence notable avec la Vuelta. Ces ascensions plus longues devraient mieux me convenir. J’espère m’y distinguer et y réaliser quelque chose de beau. Les attentes sont très grandes après la Vuelta, je le sais très bien, mais le Giro ne sera que mon deuxième grand tour après tout« .
« Il y a aussi 2 contre-la-montre et je dois bien sûr m’améliorer dans cet exercice. Nous essaierons de finir cette épreuve de la meilleure des façons« .
POGACAR AU GIRO ? UN VÉRITABLE CHALLENGE !
« Je ne pense que du positif de sa participation. Je n’ai jamais couru contre lui, mais je suis vraiment curieux de voir où j’en suis face à Tadej. Cette bataille ne sera pas facile, voire impossible. Mais je peux en tirer beaucoup d’enseignements et je pourrai de cette manière constater où se situent mes faiblesses. »
(Olivier Gilis)
Photos : © Visma Lease a Bike (Avec leur aimable autorisation)