À l’exception notoire de ce prochain Tour de France, les dernières étapes de Grand Tour sont en général l’occasion d’un défilé sous forme de consécration du vainqueur final et promises à un sprint massif. Dans le cadre somptueux de la Ville Éternelle, le scénario attendu n’a pas failli. Tadej Pogacar, impressionnant de facilité et de domination sur ces trois semaines a entériné sa première victoire sur le Giro et peut se tourner avec de sérieuses ambitions vers le Tour de France.
Les sprints sur ce Giro ont été le théâtre de passes d’armes entre Jonathan Milan et Tim Merlier principalement, respectivement trois et deux victoires à leurs actifs ce matin. Olav Kooij, avait également triomphé avant son abandon sur maladie. Tim avait frappé le premier lors de la 3ème étape mais a longtemps été handicapé par une chute lors du premier ITT. Il a finalement bien fait de s’accrocher. La journée a été menée sur un train de sénateur avec une échappée contrôlée et reprise sous les 20km. Jonathan Milan, a malheureusement dû changer de vélo aux 10km. Ses qualités de poursuiteur (et l’aide des voitures), ont permis son retour et le train Lidl reprenait la tête du peloton au kilomètre et demi. Conséquence de sa folle poursuite ou grâce au démarrage parfait en timing et tout en puissance de Tim Merlier, la victoire n’a pas échappé au Belge !
L’INTERVIEW DE TIM MERLIER
‘Ce n’était pas un sprint parfait. Je n’ai pas bien pu suivre mon train composé de Bert et Luke (Ndlr : Van Lerberghe et Lamperti). J’ai un peu joué mon va tout, j’étais en 6ème position avant les pavés et avec l’expérience notamment acquise sur les pavés de la Nokere Koers, j’ai su gagner aujourd’hui .C’est toujours particulier ces dernières étapes, le matin on est dans l’avion, puis on roule le début de l’étape à allure réduite. Mais pour un sprinter, la gagner cette étape finale, ça reste toujours très spécial‘.
‘Pour beaucoup de gens, c’est une grande victoire, mais pour moi, cela semblait un peu étrange’.
Merlier termine le Giro avec 3 victoires d’étapes. Sa dernière était-elle la plus belle ? ‘Non, pour l’instant elles sont toutes au même niveau. Je ne m’en rends pas encore bien compte, je pense. Ici je le répète c’était comme à Nokere Koerse. Si je peux attaquer les pavés en première position avec ma vitesse, peu de coureurs me passeront facilement. C’était en outre très étrange de gagner aujourd’hui car certains ont déjà fait un peu la fête hier…’
Merlier compte déjà 10 victoires cette saison : ‘La saison est déjà réussie, mais j’en veux encore plus ! ‘
Le Tour de France ? Ce n’est pas pour cette année, surtout pas après un Giro. L’année prochaine ? Il ne faut jamais dire jamais, mais ça n’a pas l’air d’être le plan pour le moment.’
LE BILAN DES BELGES
Au-delà des trois victoires d’étapes, toutes estampillées Merlier et sans oublier un excellent Van Lerberghe en poisson pilote, que retenir de ces 3 semaines ?
Quinten Hermans a été l’auteur de barouds intéressants, surtout une troisième place lors de la 12ème étape et quatre top 10 en tout, sans malheureusement parvenir à la mettre au fond.
Quelques honorables performances sont à retenir pour Mauri Vansevenant, mais surtout une décevante 30ème place finale et aucune victoire d’étape après une campagne de classiques prometteuse.
Cian Uijtdebroeks longtemps maillot blanc et candidat à un bon classement général est tombé malade et n’a pu aller plus loin que la 11ème étape. La guigne poursuit l’équipe Visma depuis le début de cette saison.
On attendait Jasper Stuyven en troisième semaine, mais on le contstate avec le retour poussif de Wout van Aert, il est encore trop tôt pour envisager un quelconque résultat si rapidement après son opération.
VIDÉO DE L’ARRIVÉE
LE CLASSEMENT DE L’ÉTAPE
Photos : Giro Italia Official