Le coureur de Schepdaal a abordé la course à étapes avec beaucoup d’incertitudes sur son état de forme. A ce sujet, la semaine a été riche en enseignements positifs :
VICTOIRE AU CHRONO
Remco reste le meilleur de la spécialité. Le champion du monde avait coché le contre-la-montre de mercredi. Alors qu’il devait faire face à un Joshua TARLING qui s’était économisé durant le week-end et le début de semaine et à Primoz ROGLIC en avance de préparation, le champion a dominé la concurrence en repoussant le slovène à 39 secondes. On notera en outre que ce dernier accuse au moins une seconde au kilomètre sur les chronos des grands tours contre Remco EVENEPOEL (voir Vuelta 2022, Giro 2023 et Dauphiné 2024). Parmi la concurrence au Tour, le coureur de la BORA est par ailleurs celui présente le plus de références dans l’exercice.
PAS DE « BOBOS »
Par les temps qui courent, la chute est une possibilité à envisager sur chaque course disputée. Le Belge sort de ce Dauphiné sans aucune blessure. S’il a été impliqué dans la chute massive du milieu de semaine, il s’en sort fort heureusement indemne.
PROBLEME A L’EPAULE
Une crainte avait été évoquée quant à la capacité de son épaule à supporter la position « contre-la-montre ». Elle est maintenant levée.
UN DAUPHINE EN MODE GESTION
Dès les premiers jours, Remco est apparu plutôt discret. Il ne se battait pas pour être placé parmi les tout premiers même à l’entame des difficultés. Ce choix judicieux a probablement permis d’être plus économe en efforts et de ne pas perdre d’influx parfois inutile dans le placement.
UNE FORME ASCENDANTE
Le coureur termine ce Dauphiné sans apparaître épuisé. Sa forme a semblé épouser une courbe croissante au fur et à mesure des trois étapes de montagne, ce qui n’était pas forcément source de garantie au départ. Il y a manifestement une véritable progression. L’enchainement des trois étapes de montagne sans s’écrouler sur l’une d’elle est une véritable source d’espoir pour le Tour de France dont la terrible troisième semaine ne commence que dans cinq semaines. Le champion belge est donc dans les temps.
MIKEL LANDA
Mikel a fait précisément ce qui était attendu de lui, à savoir accompagner le champion belge dans la haute montagne (même si les cols n’ont pas dépassé 1661 mètres cette année). Remco EVENEPOEL dispose en lui d’un lieutenant fidèle, fiable et dévoué. Il reste à espérer que ses coéquipiers attendus pour le Tour retrouvent leur forme après avoir soigné leurs blessures pour certains. A ce stade néanmoins, au-delà de la satisfaction LANDA, l’équipe n’est toujours pas très rassurante.
ILAN VAN WILDER
Alors qu’ils étaient inséparables l’année dernière, le duo hyper complémentaire n’a pas encore eu la chance de se reformer complètement. Diminué sur Paris-Nice et victime de la terrible chute collective sur le Dauphiné, le talentueux Ilan doit maintenant penser à bien récupérer de ses blessures et revenir en forme pour le Tour de France.
LES ADVERSAIRES
Pogacar, vainqueur du Giro en sifflotant, sera probablement le candidat le plus sérieux à la victoire finale même si le dernier à avoir fait le doublé est Marco PANTANI il y a … 26 ans. Tous les autres adversaires sont sujets à interrogations. Nous ne savons rien de l’évolution de la préparation de Jonas VINGEGAARD tandis que Primoz ROGLIC a tout de même faibli en fin de Dauphiné. Matteo JORGENSON n’offre aucune garantie sur trois semaines et il n’est pas certain qu’il aura le leadership. RODRIGUEZ semble un ton en dessous notamment contre-la-montre tandis qu’AYUSO a chuté lourdement et a abandonné le Dauphiné.
AMBITIONS POUR SON PREMIER TOUR ?
Il n’est pas le favori du Tour et il n’a d’ailleurs jamais prétendu l’être. Un top dix voire un top cinq cumulé à plusieurs victoires d’étape est largement à sa portée puisque même avec un « jour sans », il est capable de reprendre du temps dans les échappées comme il l’avait fait à la Vuelta l’année dernière. Des ambitions plus élevées en termes de classement général pourraient être envisagées au fur et à mesure de la course. En effet, le Tour offre un début de parcours qui devrait parfaitement convenir au champion belge. Les deux premières étapes sont dédiées aux puncheurs & la quatrième étape offrira déjà la montée du Galibier à 2642 mètres d’altitude (arrivée dans la descente à Valloire).
Si cette étape est passée sans encombre (ça devrait être le cas), la septième étape permettra au coureur belge de conforter sa place parmi les meilleurs lors du contre-la-montre de Nuits-Saint-Georges (25 kilomètres plutôt plats).
Il restera à négocier, la neuvième étape (les chemins blancs à Troyes) pour être bien placé en fin de première semaine. Un premier bilan pourra être effectué à ce moment et nous sommes convaincus que notre favori sera toujours en course pour le maillot jaune.
Le passage des Pyrénées offrira une deuxième occasion de faire le point et si Remco EVENEPOEL est toujours à portée du podium avant les dernières étapes alpestres, un top trois à Nice voire mieux pourra être sérieusement envisagé. Wout and see !
Photo d’illustration : André Schoonbroodt