Ma première rencontre avec Marion date de février lors de la reconnaissance d avant course du circuit de Bruxelles, elle fût déjà d’une sympathie et accessibilité remarquable. Ce fut la « même marque de fabrique » lors de notre appel téléphonique en ce mois d’octobre. L’occasion rêvée de faire ensemble le point alors que la saison vient tout juste de commencer en Belgique :
BILAN ROUTE & PRÉPARATION CROSS
MARION : ‘Ma saison de route s’est bien passée. En terme de préparation, je peux même dire que c’est ma meilleure saison d’été. J’abats un boulot d’équipière dans l’équipe et je me concentre sur les chronos ou j’en fais chaque fois des objectifs personnels (Ndlr : avec entre autres d’excellents résultats puisque podium à Binche au championnat de Belgique ainsi qu’à Hasselt au championnat d’Europe de CLM mixte par équipe).’

PARIS-ROUBAIX COMME OBJECTIF
M : ‘Je roule dans la conti de Fenix pour l’instant et j’ai espoir de basculer dans l’équipe World Tour et pouvoir ainsi participer à la course de mes rêves : Paris Roubaix ! J’ai donc fait de la route l’été pour préparer au mieux ma saison de cyclo-cross. Je n’ai pas vraiment « kiffé » mes expériences sur le gravel donc je m’en passe bien volontiers’.
UN DÉBUT RÊVÉ EN CROSS
M: ‘C’est une saison de cyclo-cross qui a bien débuté avec déjà une victoire ( Essen ) et deux podiums ( Ardooie et Brumath ). Je ne cible pas d’objectifs précis, ça va dépendre de ma forme et de ma santé. Par exemple, quelques jours avant Brumath, j’étais un peu malade, j y suis quand même allée et bien m’en a pris car outre le podium c’est aussi 60 points UCI glanés qui sont super importants.‘

DE MEILLEURS DÉPARTS
M : ‘Un gros point positif personnel c’est que, par rapport aux années précédentes, je parviens à prendre le départ sans me mettre de pression inutile, sans stress même. Quand on prend le départ avec une Van Empel ou une Pieterse, on n’y va pas en se disant qu’on va tout « niquer » et tout gagner mais avec le sentiment positif de faire le mieux possible et c’est un état d’esprit positif pour prester correctement.’
AMBITIONS ET ENCADREMENT SPORTIF
M : ‘Je n’ai pas coché un cross en particulier, faire le mieux à chaque occasion ça c’est l’objectif ! Mtnt, c’est clair que s’il pleut, que c’est boueux, personnellement ça me booste ! J’adore ces conditions-là à la différence des circuits comme Mol ou Coxyde avec de grands secteurs de sable.’
M : ‘L’encadrement proposé par les frères Roodhooft est vraiment très pro et de qualité. Niveau matériel, je dispose de 4 vélos de cyclo-cross, une dizaine de roues. A cela tu rajoutes les vélos de route et de chrono. Tous les mercredis, on est toutes réunies (Fenix, crelan, 777, alpecin ) à Lichtaart (circuit permanent de cyclo-cross) pour des entraînements spécifiques, collectifs et on y travaille vraiment bien.’
M : ‘Depuis 2 ans déjà, l’ancien cyclo-crossman, Philippe Walsleben, est mon entraîneur, ça se passe vraiment bien. Les exercices sont variés et motivants, c’est super important. Jusque fin novembre, je travaille encore bien l’endurance mais lorsqu’on va arriver dans la partie dense de la saison, ce sera moins d’heures de selle (max 15h/semaine) mais plutôt des séances beaucoup plus intenses.’

UNE ÉQUIPE SUR MESURE
M : ‘Je me sens super heureuse dans cette équipe. J’ai cette agréable sensation que tout le monde veut toujours se tirer vers le haut. J’ai pourtant reçu des propositions financièrement plus intéressantes mais je suis très bien où je suis. L’ambiance est bonne et c’est primordial pour moi.’
M : ‘On est bonne copine avec Alvarado et Van Alphen mais dès qu’on met un dossard, on fait la course, on y va à fond et pas de coups bas. Ca reste très sain. Ça change de la mentalité française où les filles se tirent toujours dans les pattes. Le jour de course, je me rends au départ et c’est le staff qui gère le bus, les mécanos (merci à Ronny mon mécano).’
M : ‘Ma maman est d’une précieuse aide également. Elle s occupe de moi tant au départ qu’à l’arrivée. Je profite pleinement de l’essor du sport féminin et du cyclisme en particulier : le public est vraiment plus présent depuis quelques années. On est connue et reconnue, sans doute même plus facilement abordable que les garçons. Faut reconnaître que nos courses sont souvent de belles batailles intenses agréables à regarder et indécises jusqu’au dernier tour. De bonnes structures sont mises en place, nous sommes aussi bien mieux rémunérées.’

M : ‘Une championne comme Lotte Kopecky fait beaucoup de bien pour notre discipline, j’espère que ça va pousser un maximum de petites filles à faire des courses. Je trouve que nous sommes dans une spirale positive !’
Quelque chose à rajouter Marion ? M : ‘Oui, t’es un des premiers à ne pas me saouler, dès le mois d’octobre, avec le championnat de Belgique. J’aurai bien le temps d’y penser en janvier ! Un bon point pour Velonews.be donc !‘
Bonne saison Marion, on te suit et on fera aussi souvent que possible une danse de la pluie afin que les parcours soient les plus boueux. (Entretien réalisé par OLi LAMBERT)

Photo d’illustration : ©Alain VDP Photography – CX Bruxelles – 18/02/2024