Michael Vanthourenhout s’est imposé en solitaire après un duel de toute beauté avec le Néerlandais Lars van der Haar (2e à 40 secondes) et un autre Belge, Laurens Sweeck, à plus de deux minutes. Devant 17.300 spectateurs, le coureur de 28 ans de la Pauwels Sauzen Bingoal a signé le plus beau succès de sa carrière après avoir décroché le bronze européen en 2020 et l’argent en 2021.
PRONOSTICS DÉJOUÉS
On attendait côté belge Quinten Hermans, Laurens Sweeck et pourquoi pas Eli Iserbyt, même si ce parcours ne lui a jamais réussi dans le passé, mais Michael Vanthourenhout a déjoué tous les pronostics. Toutefois, ce parcours de Namur lui convient parfaitement puisqu’il s’y était imposé l’année passée en devançant Thomas Pidcock au terme d’un duel terriblement disputé.
UN DÉBUT DE COURSE CHAOTIQUE
Alors que le début de course voyait Eli Iserbyt, actuel leader de la Coupe du monde, prendre les devants, les conditions météo et un terrain très accidenté et rendu dangereux par la pluie ont déjoué tous les pronostics. Après un ennui mécanique, Eli Iserbyt a reculé de plus en plus, le poussant à l’abandon. Pendant ce temps, le Néerlandais Lars van der Haar, champion sortant, et le Belge Michael Vanthourenhout se sont livrés un duel de folie. Chacun à leur tour, les deux hommes vont multiplier les attaques mais aussi les erreurs et c’est sur chute que Lars van der Haar laissera filer le Belge vers la victoire, la plus belle de sa carrière assurément.
Photo : Dominique Fallais
INTERVIEWS D’APRES-COURSE
Vanthourenhout : « C’est ma plus grande victoire, ce maillot signifie beaucoup pour moi. C’était très dur aujourd’hui (dimanche), il était difficile de se contrôler avec tout ce monde autour du circuit. Ça a été sans aucun doute l’une des courses les plus compliquées que j’ai eu à disputer », lance le natif de Bruges, sorti vainqueur d’un gros duel face à Lars van der Haar. « Je sentais que mes jambes étaient bonnes mais c’était très difficile de suivre Lars (van der Haar) au début, je faisais trop d’erreurs. Au fil du temps, j’ai fait moins d’erreurs et j’ai pu continuer à mettre la pression sur Van der Haar. Son nombre d’erreurs a alors augmenté et j’ai pu le dépasser ».
Iserbyt : Je suis tombé dans le premier passage du dévers et j’ai alors senti quelque chose dans ma jambe gauche. Je souffrais beaucoup. Mon départ avait pourtant été excellent, j’avais de bonnes sensations, mais je ne pouvais plus mettre de la puissance avec ma jambe gauche, c’était bizarre. Depuis ma blessure au dos (survenu il y a quelques mois, ndlr), je ressens parfois un petit engourdissement du côté gauche, qui est plus ou moins présent selon les courses. Je pensais que ça irait mieux, mais la douleur a refait surface aujourd’hui. J’espère que ce ne sera pas quelque chose de permanent et que c’est juste dû à un faux mouvement ».
Sweeck : Avant que la saison ne commence, je ne m’attendais pas à monter sur le podium, mais les dernières semaines m’avaient donné le sentiment que c’était finalement possible. Je suis satisfait de ce que j’ai réalisé aujourd’hui et même si au départ j’avais espéré un peu plus », déclare Laurens Sweeck auprès de WielerFlits. « J’ai fait de mon mieux. Ma condition est bonne, mais je n’étais pas dans une super journée, et sur un circuit comme ça, il aurait vraiment fallu que je le sois. J’ai tout donné pour décrocher la victoire, mais ça n’a pas fonctionné et je pense que finir troisième était le résultat le plus dans mes cordes aujourd’hui « .
Van der Haar : « Quand Michael est revenu et a commencé à bien rouler en descente, j’étais évidemment sous pression. Une erreur est si vite arrivée. Malheureusement, j’en ai fait deux petites et une très grosse quand j’ai heurté ce poteau. Cela a sérieusement affecté ma course. » Que s’est-il passé exactement lors de cette chute ? « J’ai juste glissé avec ma roue avant, mais malheureusement j’ai heurté un poteau avec ma main. Mon levier de vitesse est resté coincé dans le ruban. Ça m’a fait vraiment mal, je souffre encore d’ailleurs de la main droite« . L’écart est ensuite resté stable autour des 20 secondes. « Mais c’était une trop grosse avance et Michael ne faisait pas d’erreurs. Je pouvais peut-être grappiller une ou deux secondes en montée si je continuais à mettre la pression, mais il ne faisait pas d’erreur. Bien sûr, je suis déçu. Je suis venu ici pour gagner, mais j’ai été battu par plus fort ».
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Photo : @UCI CYCLO CROSS FACEBOOK
