7 courses étaient au programme et le constat n’est pas reluisant pour « la nation du cyclo-cross » : 4 médailles seulement (Argent x1 & Bronze x3) et donc aucun titre mondial !
Outre les années Covid où certaines épreuves avaient été annulées pour raison sanitaire, il faut remonter à l’année 1996 pour ne voir aucun de nos compatriotes revêtir un maillot arc-en-ciel
TENTATIVE D’EXPLICATION
Dans les catégories juniors, tant chez les filles que chez les garçons, on a probablement la moins bonne génération depuis de nombreuses années dixit le sélectionneur national Sven Vantourenhout ! (Ndlr : nous faisons également le même constat). Arthur Van Den Boer, notre meilleur junior cette année, a brillé en remportant plusieurs courses dont 3 manches de Superprestige, mais attention cependant, on parle d’un très jeune crossman puisqu’il en est qu’à sa première année en juniors et ne peut actuellement rivaliser avec les meilleurs de sa catégorie qui sont tous dans leur deuxième année (Sparfel, Louis, Solen,…). En outre, aucun coureur de deuxième année en Belgique n’avait le niveau pour être sélectionné. Interpellant !
Shanyl de Schoesitter a quant à elle été la seule éclaircie chez les filles mais a raté la fin de sa saison suite à des problèmes de santé. On ne peut donc pas la juger sur ses dernières courses mais il serait peut-être temps qu’elle envisage un changement d’équipe si elle espère évoluer.
Chez les espoirs, on espérait qu’Emiel Verstrynge reproduise sa performance de Tabor où il avait battu le désormais champion du monde (Tibor del Grosso), mais il n’en fut rien. Il n’en reste que ses qualités intrinsèques vont en faire un coureur de premier plan chez les élites.
Chez les filles nos espoirs ont simplement réalisé une course parfaite pour y glaner 3 places dans le top 10, alors qu’il y a encore quelques années, aucune Belge ne finissait dans le top 15 voire 20 ! A noter le geste anti-fair-play de la Canadienne Isabella Holmgren qui a provoqué la chute de notre compatriote Fleur Moors… ce qui lui a coûté 3 places minimum au classement général (Ndlr : elle terminera 10e).
UN MANQUE D’AMBITION CHEZ LES ÉLITES
A la veille d’un mondial, annoncer clairement que la tactique de l’équipe belge sera de ne pas suivre Mathieu pour pouvoir contrôler les 2 places restantes sur le podium etait une idée complètement lunaire et surtout une idiotie de l’annoncer publiquement.
Résultat ? Un départ complètement loupé et un Nieuwenhuis tout content de pouvoir seul (ou presque) prendre la roue de Mathieu et déjà assurer (après un tour seulement !), une deuxième place voire mieux si Mathieu avait un incident technique.
Pour preuve que la stratégie belge était une erreur totale, Michael Vanthourenhout arrivera à reprendre du temps à tout le monde sur chaque tour pour assurer une place sur le podium et éviter à la Belgique un camouflet retentissant !
LES JEUNES CHOISISSENT DORÉNAVANT LA ROUTE EN PREMIER CHOIX
Le cyclo-cross a moins la cote qu’avant ! Nos équipes juniors sur route ont par contre actuellement le vent en poupe. Le nombre d’affiliations ne cessent d’augmenter et des équipes comme Crabbe-Dstny, Acrog-Tormans ou encore Sprint2000 Charleroi côté wallon sont de parfaits exemples comme quoi les débouchés y sont plus intéressants avec notamment la possibilité d’intégrer ensuite les meilleures équipes pros de Belgique évoluant en WT.
LA SOLUTION ? UN CHANGEMENT DE SÉLECTIONNEUR ET UNE VISION À LONG TERME !
On a connu une gros déclin à la fin des années 80 jusqu’au milieu des années 90 et ce malgré les titres de Danny de Bie en 1989 à Ponchâteau, et de Paul Herygers à Koskijde en 1994.
La fédération a alors engagé feu Eric De Vlaeminck (7x Champion du Monde de la discipline) pour faire du travail en profondeur chez les jeunes et il n’est plus possible à l’heure actuelle de nier qu’il manque un homme de son envergure pour réinventer notre cyclo-cross.
Sven Vanthourenhout peut-il être cet homme providentiel ? Nous ne prétendons pas avoir la science infuse ni prédire l’avenir mais on a vraiment du mal à y déceler en quoi son apport tactique et sa vision à court confèrent une réelle plus-value à nos coureurs. Gageons que des modifications seront apportées endéans les 2 ans par la fédération belge qui ne semble pas spécialement heureuse de ces championnats du monde à la lecture des déclarations des uns et des autres.
Photos : ©Patrick Vancoillie