Nous connaissions déjà cette rumeur depuis quelques temps mais nous jugions le timing délicat pour relayer une des possibles raisons pour laquelle Cian Uijtdebroeks a voulu résilier son contrat. Sans entrer dans les détails, nous allons relayer les propos du célèbre journaliste néerlandais, Thijs Zonneveld, tels qu’il les a expliqués lors de son podcast très suivi en Flandre « In het Wiel » :
Thijs Zonneveld : » Il était traité comme une sorte de « geek » par certains coureurs, mais malheureusement aussi par certains directeurs sportifs. La raison ? Il était très à cheval sur certaines choses, dont son alimentation (il pèse tous ses aliments), l’aérodynamisme de son vélo de chrono, etc… Il n’était pas non plus satisfait de la qualité des tenues vestimentaires, alors il achetait lui-même certaines fournitures « .
Là où son attitude ne reflète in fine qu’il est bel et bien un coureur sérieux et soucieux des moindres détails (comme l’était à son époque Philippe Gilbert), cette facette de sa personnalité ultra professionnelle n’aurait par contre pas été encouragée au sein de son équipe. Au contraire, il aurait même été victime d’intimidation :
Thijs Zonneveld : » Par exemple lors de la Vuelta, un groupe Whatsapp « Anti-Cian » aurait été créé (sans lui dire), pour pouvoir parler sur son dos. Des enfantillages ! Voilà pourquoi entre autres il ne se sentait plus du tout à l’aise dans cette équipe « .
Nos confrères de Wielerfliets* ont interrogé Frank Hendrickx, professeur de droit du sport à la KU Leuven. Selon lui, l’UCI ne peut pas empêcher Cian Uijtdebroeks de quitter Bora-Hansgrohe, mais le Belge pourrait devoir payer des dommages et intérêts, à moins qu’il n’y ait un « motif urgent » à la rupture du contrat : «Il doit s’agir d’insultes graves et de brimades, de violences ou de pressions psychologiques non autorisées », explique Hendrickx.
Selon Zonneveld, qui a parlé de la situation à plusieurs personnes, Cian Uijtdebroeks a « une réelle chance » de prouver que tel était bien le cas.
EISEL NIE CATEGORIQUEMENT LES ALLEGATIONS
Le directeur sportif de Bora-Hansgrohe, Bernhard Eisel, était présent à la Vuelta et faisait partie de l’équipe qui a aidé Cian Uijtdebroeks à se classer parmi les 10 premiers au classement général. Il nie catégoriquement toute allégation ou suggestion d’intimidation au sein de l’équipe.
» À 100% je réfute ces allégations. Surtout de mon côté et du côté des autres coureur « , a déclaré Eisel à GCN mardi depuis le camp de l’équipe Bora-Hansgrohe à Majorque.
Bien qu’il y ait eu des frictions entre Cian et son coéquipier Aleksandr Vlasov sur la Vuelta, Eisel a souligné que les deux coureurs avaient été soutenus de la même façon.
BORA-HANSGROHE A-T-IL VRAIMENT INTERET D’ALLER EN JUSTICE ?
C’est la question à laquelle les patrons de l’équipe allemande doivent sérieusement réfléchir. Si des preuves existent que le coureur belge a bel et bien subi les brimades dont parle Thijs Zonneveld, nul doute que ces dites preuves seraient rendues publiques lors d’un procès. A l’heure où Bora s’apprête à accueillir Red Bull comme sponsor, serait-ce vraiment positif pour leur image de marque ? Pas sûr que la marque au Taureau verrait ça d’un bon œil. Affaire à suivre…
Photo de couverture : © Eric Vincent
*https://www.wielerflits.nl/nieuws/cian-uijtdebroeks-werd-gepest-bij-bora-hansgrohe-renners-hadden-een-anti-cian-appgroep/