Ce week-end, la Belgique s’apprête à accueillir la crème du cyclisme mondial pour la troisième édition des Championnats du Monde de gravel, entre Halle et Louvain. Ce rendez-vous unique attire de grands noms du cyclisme, qu’ils soient spécialistes de la route, du cyclo-cross, ou encore d’autres disciplines. Le parcours brabançon promet des moments intenses, et les fans belges seront ravis de voir de nombreux compatriotes en lice pour le prestigieux maillot arc-en-ciel.
LE PARCOURS : UN DÉFI BRABANÇON ENTRE NATURE ET HISTOIRE
Le parcours de cette édition traverse des paysages magnifiques, mêlant forêts anciennes et routes non pavées, typiques du « Brabantse Wouden« . Les coureurs partiront de Halle et se dirigeront vers Louvain, en passant par des sites emblématiques comme le Hallerbos et la Forêt de Soignes, avant de plonger dans les parcs historiques de Tervuren et la région vallonnée autour de Louvain. La course se termine par une boucle locale de 47 kilomètres autour de Louvain, où les hommes effectueront deux tours, portant la distance totale à 182 kilomètres, tandis que les femmes parcourront un tour pour un total de 136 kilomètres. Plus de 70 % du parcours est constitué de routes non asphaltées, ce qui promet une course rude, technique et exigeante où la polyvalence sera clé. Les organisateurs ont récemment ajusté le parcours pour inclure le territoire de Beersel.
Cette région a récemment été reconnue comme parc national, ce qui témoigne de la richesse naturelle que les coureurs découvriront. Les pentes abruptes des chemins creux, les sentiers de gravier et les décors majestueux des forêts confèrent à cette course une atmosphère unique. Les amateurs de gravel le savent : ces chemins non pavés sont faits pour les aventuriers du vélo, et les coureurs devront gérer leurs efforts sur des sections sinueuses et parfois boueuses, particulièrement si la pluie, attendue ce week-end, s’invite à la fête.

DES STARS À LA PELLE : VAN DER POEL, KOPECKY ET… BOTTAS ?
Chez les hommes, Mathieu van der Poel, six fois champion du monde de cyclocross, champion du monde sur route, médaillé en VTT, et tout juste de retour de Zurich avec une médaille de bronze, pourrait ajouter une nouvelle ligne à son incroyable palmarès.

Sa polyvalence, son explosivité dans les côtes et son aptitude au sprint en font un redoutable concurrent. Mais attention car le champion du monde en titre, le Slovène Matej Mohoric, sera prêt à défendre son titre, tout comme Gianni Vermeersch, vainqueur de la première édition. Parmi les Belges on retrouve Jasper Stuyven, champion d’Europe en titre de la discipline, mais aussi Tim Merlier (champion d’Europe sur route), Florian Vermeersch (médaillé d’argent l’année dernière) Tiesj Benoot (ancien vainqueur des Strade Bianche) et Quinten Hermans. Ils auront tous à cœur de briller sur leur terre natale. À leurs côtés, des cyclocrossmen comme Michael Vanthourenhout, Eli Iserbyt et Toon Aerts viendront aussi tenter leur chance. L’intrigant ajout à cette start-list ? Le pilote de F1 Valtteri Bottas ! Le Finlandais, qui a terminé 6e d’une épreuve de gravel en Afrique du Sud, est un passionné de cyclisme et sera au départ ce week-end. Des anciens professionnels comme Greg Van Avermaet et Jan Bakelants feront aussi partie du peloton, ce qui ajoute encore plus de prestige à cette édition. En tout, près de 300 participants se disputeront la victoire, et le spectacle promet d’être intense !
La compétition féminine n’est pas en reste avec une liste de départ tout aussi étoilée. La Belge Lotte Kopecky, double championne du monde sur route, fera ses débuts dans la discipline du gravel. Après avoir brillé sur des épreuves comme Paris-Roubaix ou les Strade Bianche, elle s’annonce comme l’une des grandes prétendantes au titre mondial.
Cependant, elle devra affronter une concurrence de taille, notamment Pauline Ferrand-Prévot, première championne du monde de Gravel en 2022, et la Néerlandaise Lorena Wiebes, championne d’Europe de Gravel et de route. Des stars du cyclocross comme Fem van Empel, Puck Pieterse et Sanne Cant, ainsi que des légendes du cyclisme comme Marianne Vos et Lucinda Brand, seront également présentes sur la ligne de départ.
L’Australienne Tiffany Cromwell, compagne de Valtteri Bottas, visera elle aussi un podium, tout comme des cyclistes de renom telles que Silvia Persico, Ashleigh Moolman-Pasio et Alison Jackson, victorieuse de Paris-Roubaix en 2023. Cette course féminine promet un suspense de haut niveau, avec une bataille ouverte pour le prestigieux maillot arc-en-ciel.
MAIS POURQUOI LA BELGIQUE N’A-T-ELLE PAS DE COACH NATIONAL ?
Un sujet qui suscite des interrogations est l’absence d’entraîneur national pour la Belgique dans le domaine du gravel. Contrairement à d’autres pays comme les Pays-Bas et l’Italie, qui disposent de sélectionneurs nationaux, la Belgique semble en retard sur ce plan.

Jasper Stuyven souligne que, pour l’instant, cela ne pose pas problème car le nombre de participants par pays est encore illimité. Cependant, avec l’augmentation des cyclistes d’élite belges, la nécessité d’un encadrement spécialisé pourrait bientôt se faire sentir. « On parle déjà de plus de 50 coureurs d’élite belges. Comment les soutenir tous ? » se demande-t-il.
Erwin Vervecken, le directeur de course, évoque également l’importance d’un soutien organisé : « Peut-être qu’il est temps de penser à un entraîneur national pour le gravel, surtout maintenant qu’un nouvel entraîneur de l’équipe nationale est sur le point d’arriver. »
FLORIAN VERMEERSCH : UN VICE-CHAMPION EN QUÊTE DE RÉHABILITATION
Florian Vermeersch, vice-champion du monde l’année dernière en Vénétie, aborde cette compétition avec une motivation renouvelée. « J’en ai fait un objectif personnel. J’ai hâte d’y être », déclare-t-il. Le coureur, qui rejoindra UAE Team Emirates la saison prochaine, a déjà une expérience sur le parcours, ayant terminé cinquième aux Championnats d’Europe l’année dernière à Louvain.
Cependant, Vermeersch est conscient que la compétition est de plus en plus relevée. « Les concurrents gagnent en qualité d’année en année », affirme-t-il. Avec des coureurs d’élite comme Mathieu van der Poel et Jasper Stuyven, le niveau de compétition sera particulièrement élevé. Vermeersch a également noté l’importance de la météo, car des pluies récentes pourraient rendre le parcours boueux. « J’espère que ce ne sera pas trop boueux. Il faut que ça reste du gravier », ajoute-t-il.

UN FORMAT INCLUSIF POUR TOUS LES CYCLISTES
Les Championnats du Monde de gravel, qui n’en sont qu’à leur troisième édition, offrent un format ouvert qui permet à un grand nombre de cyclistes de participer. Erwin Vervecken explique que « pour se qualifier pour la Coupe du monde, il faut terminer dans les 25 premiers pour cent de sa catégorie lors d’au moins une course de qualification ». Avec des courses de qualification organisées dans le monde entier, cette compétition internationale attire des cyclistes de tous horizons.
Les coureurs amateurs peuvent également s’inscrire sans avoir besoin de licence, ce qui rend l’événement accessible à un public plus large.
MATÉRIEL ET ÉQUIPEMENTS : CE QUI EST AUTORISÉ
Concernant le matériel, le règlement stipule que tous les types de vélos sont autorisés, à l’exception des VTT. Les participants doivent utiliser un vélo avec un guidon courbé. Des stations d’équipement seront présentes tout au long du parcours, mais les coureurs doivent également être préparés à gérer eux-mêmes les pannes éventuelles. Jasper Stuyven, champion d’Europe en titre, a souligné l’importance d’avoir une équipe de soutien, mais a également reconnu que la capacité à réparer soi-même son vélo peut faire la différence pendant la course.
LE GRAVEL, UN CARREFOUR DES DISCIPLINES
Le gravel, un mélange de cyclisme sur route, de VTT et de cyclocross, connaît une popularité croissante, particulièrement en Europe. Selon l’ancien cycliste professionnel belge Jan Bakelants, le gravel est « un carrefour où toutes les disciplines se rencontrent ». Pour lui, ce type de cyclisme permet aux athlètes de retrouver du plaisir tout en découvrant de nouveaux types de parcours, loin des routes traditionnelles. Il voit d’ailleurs un avenir radieux pour cette discipline, qui pourrait marginaliser des formats plus établis comme le cyclocross à long terme : une véritable bouffée d’air frais, loin des contraintes de la route ou des parcours techniques du VTT. Bakelants compare le gravel au « padel du cyclisme » : un sport convivial et connecté à la nature. Avec des vedettes comme Van der Poel et Kopecky, mais aussi des noms inattendus comme Bottas, ces Mondiaux confirment cette diversité.
Le parcours de cette année, qui met en valeur les routes non asphaltées des forêts et collines du Brabant flamand, reflète parfaitement cet esprit d’aventure et de redécouverte du vélo. C’est ce côté sauvage et imprévisible qui attire aussi bien les professionnels que les amateurs, qui seront plus de 2 500 à participer aux différentes courses ce week-end.
OÙ ET QUAND SUIVRE L’ÉVÉNEMENT ?
Les courses des Mondiaux de gravel seront diffusées en direct sur la plateforme Auvio et sur Sporza. La course féminine débutera samedi à 12h00, avec une arrivée prévue aux alentours de 16h30. Les hommes s’élanceront quant à eux dimanche à 12h pour une arrivée prévue vers 16h45. Que vous soyez passionné de cyclisme ou simple amateur, c’est un rendez-vous à ne pas manquer, tant le plateau de participants et les paysages traversés promettent un spectacle de qualité.
EN RÉSUMÉ : UN WEEK-END SOUS LE SIGNE DU GRAVEL
Entre les favoris annoncés et les outsiders de talent, les Mondiaux de gravel 2024 s’annoncent comme un événement particulier. En Belgique, le gravel continue de gagner des adeptes, et ces championnats du monde ne feront qu’accroître la fascination pour cette discipline qui, entre nature et sport de haut niveau, conquiert de plus en plus de cyclistes à travers le monde.

2 commentaires
Bonjour vous savez vers quelle heure les coureurs passeront proche de Waterloo à peu près ?
Bonjour, probablement entre 13h et 13h30